Protéines, que vous apporte vraiment la spiruline ?
Depuis plusieurs années, une question me taraude : si l’on en croit les nutritionnistes, la spiruline, bien que très très riche en protéines, n’en apporterait finalement pas tant que cela au regard de nos besoins. Vrai, faux ? Suivez moi le temps d’un petit calcul.
Vous lirez à peu près partout que nos besoins journaliers s’élèvent à 0.8g de protéines par kilo de masse corporelle et par jour. Soit, pour un individu de 70 kg, un besoin de 56 grammes de protéines (https://www.anses.fr/fr/content/les-prot%C3%A9ines). La spiruline contenant 65 à 70% de protéines, il faudrait, selon l’orthodoxie nutritionnelle, quasiment avaler un sachet de 100g de spiruline par jour pour couvrir ses besoins. Mais ces besoins journaliers sont-ils correctement déterminés ? J’en doute fortement et vais vous poser une question toute simple : Combien de steaks de boeuf faut-il pour obtenir 56g de protéines ? Vous allez voir, les maths, c’est amusant…
Prenons un bon steak de 150 grammes 100% pur muscle de bœuf. Il va d’abord falloir convertir ce poids en « sec », retirer l’eau, pour déterminer ses apports. Le muscle, c’est 80% d’eau, 20% de sec. Des 150 grammes dans l’assiette, il nous reste donc 30 grammes de sec. Dans ces 30 grammes de sec, nous trouvons 20 % de protéines… Soit 6 grammes de protéines par steak de 150 grammes. Vous voyez arriver la question ?
Sauf erreur dans ce calcul tout simple, pour combler nos besoins en protéines, tels qu’ils sont définis par les nutritionnistes, un individu de 70 kg devrait donc avaler 9 à 10 steaks de 150 grammes par jour sous peine de fortes carences en protéines. En suivant cette recommandation, nous serons tous morts de cholestérol, d’obésité et aurons détruit la planète à coup d’élevage intensif avant de combler ce besoin. Et évidemment, un individu se contentant naïvement de manger un pauvre steak de boeuf par jour devrait être très très fortement carencé en protéines…
Bref, ce fameux chiffre de 0.8g de protéines par jour et par kilo de masse corporelle semble loin des besoins et au moins 10 fois supérieur aux réalités alimentaires, même en occident… Mais si j’ai une calculette, de la logique et du bon sens, je ne suis pas nutritionniste. Vous qui lisez ces lignes et avez des compétences en la matière, n’hésitez pas à tous nous éclairer !
En attendant, je vous conseille donc de retenir qu’une dose de 5 grammes de spiruline apporte grosso modo autant de fer et de protéines que 100 g de boeuf. Evitez juste d’en manger 1 kg par jour 😉
A très vite,
Benjamin
Note : Les premières études consacrées aux besoins nutritionnels étaient destinées à l’armée américaine lors de la seconde guerre mondiale afin de déterminer les rations des troupes de débarquement (http://www.nap.edu/read/1349/chapter/3). Les DRI ont régulièrement été ajustés, comme pour la guerre du Vietnam. Chaleur, barda, situation de combat, marge de sécurité en vue de rationnements à venir. Voilà qui pourrait expliquer le besoin de rations ultra protéinées (https://en.wikipedia.org/wiki/Dietary_Reference_Intake#History). Mais avons-nous les mêmes besoins ?